La blessure I

Je t’ emporterai dans la tombe
avec tout ce que j’ aurai renié
et la cloche de la cantine

explosera avec à l’ intérieur
un fût de bière ruby

c’ est ça qui me tient encore vivant
sur les bras que tu me déguises
lâches et sournois

les autres piaillent
et mes oreilles
sont mortes

à force de susurrer des saloperies
dans le catalyseur que sont mes prières
Dieu, tu le crois cet intérieur qui frémit pour toi

ces jambes brisées par l’ effort qui revient de mes vingt ans commencent
à peine
à courir

et sûre de toi tu t’ approches
dans des conditions optimales
de la blessure qui est aussi la tienne

cet amour
ce tatouage cardiaque.