La blessure IV

dans la pourriture des entrailles du barman
je cherche cet engrais qui gave

mes doutes
ton angoisse
de me voir

au milieu des étoiles
presque plus rien
que ton regard vert

les orages sur Jupiter ne me font que rougir
de plaisir
d’ une Terre malmenée

fruits
roches
ruches

tout éclate comme l’ hymen d’ une pute vierge
et ce sang que tu démontes de mon appareil
cette valve bouffie de grillades

là est bien l’ enfer de ma dignité
Ô comme ma vie je t’ aime
de me donner chaque jour

une seconde chance !

La blessure II

C’ est la veine qui te le dira
à passer dans les bars
les douleurs de chair ont vite fait
de te dire que ce qu’ il y a dans les cerveaux
n’ importe plus
aux guerriers

et pourtant
la poutrelle où s’ enchâsse
le dieu d’ un Homme
rempli de haine

n’ aura lieu de se faire acheter que par les saints eux qui me font
les regrets de ce que je souris
au Diable merdique qui
sans cesse
copie

mes faits et gestes et calque peu à peu
son emprise énergétique dans le coin
saturé et dégoulinant de sueur

sur la trace d’ un centenaire maniaque de propreté des sangs
que je te dois
au milieu
de ta pute de mort.

La blessure I

Je t’ emporterai dans la tombe
avec tout ce que j’ aurai renié
et la cloche de la cantine

explosera avec à l’ intérieur
un fût de bière ruby

c’ est ça qui me tient encore vivant
sur les bras que tu me déguises
lâches et sournois

les autres piaillent
et mes oreilles
sont mortes

à force de susurrer des saloperies
dans le catalyseur que sont mes prières
Dieu, tu le crois cet intérieur qui frémit pour toi

ces jambes brisées par l’ effort qui revient de mes vingt ans commencent
à peine
à courir

et sûre de toi tu t’ approches
dans des conditions optimales
de la blessure qui est aussi la tienne

cet amour
ce tatouage cardiaque.