Sahara XIV

Valérie Brendle

C’ est dans ce groupuscule asphyxie taille humaine
Que de son sud s’ efface un train de beau bleu rouge
Tout le monde recueille un brin roux de ta frange
Supposée révolue ton crâne de venin

Tu comprends que je vis comme ces orcs puissants
La flamme du sourire éclipsée dans le tour
D’ une France on déguste une image de sourd
Bien plafonnée par Dieu allant comme un passant

Dans les ruelles tristes éclot le trait d’ un feu
Que l’ on ne connait guère au delà de ces jeux
Que nos gamins adorent mais nos gamins sont morts

De chasser papillons Pokémons sauterelles
La voix future éclate une roue ses nacelles
C’ est l’ incident cruel, cruel est ce décor !

Sahara XIII

Valérie Brendle

Arraché à la terre en ma grande ambition
De poète véreux ciblant les casques bleus
De l’ amour de la foi à jamais pour nous deux
Je recalcule un air triomphant reculons

Nous reverrons mourir notre passion de vivre
Aux côtés des dragons et des belles gargouilles
Je refais le repas l’ âge des ratatouilles
Clipées sur Instagram le flash de vivre au Louvres

L’ art de nos fiançailles explose juste un verre
De whisky dégoûtant parti en un clin d’ oeil
La nausée comme perdre un max aux jeux d’ oseille

Alors prends moi tout nu et efface la craie
Des champignons nouveaux brassés à la sagaie
Je te ressens crever lune triste mon Père

Sahara XII

Valérie Brendle

Je perdrai la notion des solstices d’ hiver
Il y aura ma main prête à couper au feu
Tu sauras que je t’ aime au creux des aliments
Comme se reflétaient tous nos médicaments

C’ est vrai que chasse occulte éclate toute pierre
Capable de scinder la France en croix de deux
Et s’ affranchit du texte et ce qui est manquant
Dans une plaie terrible apte à saigner les rangs

Je revois mon cousin prêt à péter les plombs
L’ accord des grands parents prêts à souffler la plume
Et le petits petons qui toquent à la fortune

Mais la chasuble grise attaque ces mentons
Et laisse une masse âpre et pleine de volume
Ma femme bien moins blonde elle me séduit brune

Sahara XI

Valérie Brendle

Je déchire l’ espace et les fous dans ciel
S’ abstiennent d’ un regard le fourré bouge encore
De cette masse blanche effritée par le corps
De mon ami soldat j’ arrive avec la pelle

On reverra la mort au travers des blessures
Et les catamarans descendent la rivière
Nos joutes concernées et l’ ultime prière
Que je cache en aisselles échec d’ haute couture

Je sais tu es KO de me voir ivre mort
Et je conçois la dure extase de bâbord
On finira noyés dans un cabas de plume

Le rivage soucieux vite un premier trimestre
Classée par le dégout une fête ambidextre
Mes deux mains se font cendres à frapper des enclumes

Sahara IX

Valérie Brendle

Dans des dunes sans clip et des héréditaires
Des années quatre-vingt pulse alors la lumière
Ici comme la foire ô monstre je vénère
Lugubre spasme au bras qui fait que tu génères

Mon frère c’ est ton coeur qui crie l’ empoumonade
Des célèbres costumes acides limonades
Ce cidre empoisonné au gré des escapades
De l’ alcool nous faisions l’ humeur dégringolade

Pardonne moi mon coeur de salir ton honneur
Car la violence à l’ heure où tu fuis le journal
Pèse lourd à mon cou une haine un quintal

De la vie de la mort c’ est vrai que la chaleur
De ton corps vient mimer ma fainéante bête
Qui s’ enflamme pour rien et pleure ses chouquettes

Sahara VIII

Valérie Brendle

L’ interminable envie de revoir les lézards
Terrasser en terrasse un soleil Sahara
Sur les rails de la drogue Hallyday Amnésia
On fait la nuit crevée à détruire le bar

C’ est tendancieux je sais de parler de ton père
Comme le frontispice une guerre antérieure
La face de la France ôtée de sa chaleur
Ta peinture éclatante efface le tonnerre

Des yeux bénis de sable et foudres d’ oasis
Collection d’ ébroués arbustes bleus cassis
Comme tes lèvres pincent au sommet tout un sexe

Je reconnais bien là dans la transe exsangue
Ce qui est très bateau collectionnant les fûts
Les tonneaux bien vieillis brasseries Basse Saxe

Sahara VII

Valérie Brendle

Eclate en épitaphe et le billet d’ un ciel
Qui après une valve enduite d’ une essence
Que seules d’ un feu brûle engluée la jeunesse
Marque donc le lapin Alice et ses merveilles

Dans mon chaos trompé par un geste des hanches
Démangé, un creux d’ ombre ! Alors je donne tout
Pour la réalité de tes cheveux benzènes
Prends moi donc par la main allons prendre la roue

La foire de bavure est faite toute étanche
Aux émois de l’ été à marcher dans la boue
Pétris de Balavoine une rage une haine

Jamais plus ces sanskrits ne me prendront pour fou
Sauf si c’ est mon destin oui c’ est faire de la scène
Et mourir comme un tas une tache ou un trou

Sahara VI

Valérie Brendle

La touche de rustre âcre à ta joue de saccades
Explore un terminus sur les fronts aiguillés
Tes folies sont les seules à être détestées
Parce que je t’ adore et que j’ en suis malade

C’ est le lot d’ une trace à préférer les cosses
De l’ envie que tu fais aux hommes hauts-de-verges
Les touareg de l’ espace accusent un coup démiurge
Ceux qui te laissent jouir font mieux que faire un gosse

Je te revois au creux du jouet croquemitaine
Les lieux en toi sont riches explorés par centaines
Tu referas le monde on refera la haine

Jalousies puis caprices et stars endimanchées
Frappent l’ appartement tu vois là où l’ on sait
Nous les jeunes premiers aquilins de procès

Sahara IV

Valérie Brendle

Oui tu vas déferler sur un sentier fatal
La loi des chiffres pleure à ton oeil animal
Viens, calme toi Julien ton nom crispé crotale
S’ affuble de l’ enfer ta destinée finale

Masque de notre amour ce satané détail
Qui nous fait nous blanchir les organes à la taille
Vierge uniquement mort que je crie en tenailles
Leste moi du départ nos tristes fiançailles

Alors sur la copie de nos amours pressés
On refait le contour nous tricheurs bacheliers
Sans aucun beau discours mais le pied au plancher

Et bien que veux tu mordre ici dans les confins
De ma putain de tête équilibrée en thym
Et privé de raison je t’ arrache le sein !

Sahara III

Valérie Brendle

La puissance du feu de ta gorge à ma gorge
Plante un décor d’ enfer sur un épais sépulcre
Elle est impitoyable écorces choux de cancres
Qui se meut comme un trèfle à l’ intérieur la berge

La folie amplifiée sur ton couscous tennis
Se défonce à son aise évolution tendance
Et la mode trépigne à l’ écoute des transes
Que produit le scorpion rose rouge blanc lys

Arrête un peu d’ y croire et fais toi bien complet
La tourment génial où l’ on cache un lapin
Le rongeur qui mignon se cache entre tes seins

Défais donc ton visage étire le corset
Les voitures qui passent entreront au regard
De ta nature éclate une comète d’ art

Sahara II

Valérie Brendle

Accoudé au refrain de notre relation
J’ atteins cette syncope air ivre des salopes
Comme je te revois un instant sous le ciel
La demeure du fils non-né de notre union

Je préfère les algues évacuées dans l’ acte
De refléter ton jeu de ton allume-clope
La complainte rougeâtre et le feu de tes règles
Je connais le fiston dont elle est fausse addicte

On refera l’ enfer oui quand on y sera
Et le buisson-culotte ira refleurira
Si tu me fais l’ archet de me donner le La

Cette famille-éclipse fera le midi
Preuve d’ amour notée festive symphonie
Traitresse équilibrée de ta schizophrénie

Sahara XV

Valérie Brendle

Revenu de l’ enfer quelle honte l’ automne !
A cingler de ta frappe au dos de tes jumelles
Teintées de lunes miel les astres et panels
Qui jouissent en quatre temps le fleuve dictaphone

Je me souviens l’ aurore au bras mécanicien
Qui faisait franc d’ amour la nique aux acoustiques
Epiques batteries ruptures hépatiques
Et puis dans ton regard venait mourir le Rhin

Je sais marcher en toi maniaque et détraqué
Sans alcool fuir les chiens les oiseaux appâtés
Par la contrainte odeur d’ une lessive fraiche

Trois prières avant toi s’ active le soleil
Et ta bouche écarlate encline à faire pareil
Me dit Julien je t’ aime et je hais les pimbêches

Sahara X

Valérie Brendle

Ma cigarette-éclipse assèche un mouvement
Que le Sud nous façonne à la lueur des gris !
Sur une plaidoirie en un demi logis
La maison de ton coeur le toit des cris-diamants

Nous savons l’ autre part des Elysées les champs
Le foisonnement-course à la carte infernale
La où revient la dope en fleur de casse dalle
S’ égaient les ecstasys et puis les ronds de flan

Parsème à ton nectar l’ effigie des autruches
Ces charmantes poiscailles aux titres ridicules
Ton patrimoine riche aux rimes de bidules

Je sais l’ aile du temps sur ton pieux testament
Ne réponds plus à rien qu’ aux sourires d’ enfants
A ce Noël sacré on déguste l’ embuche

Sahara V

Valérie Brendle

Tu la vois la besace étendue l’ oasis
Qui prend part au summum de notre relation
C’ est ce que je dépasse en imagination
La musique et les fleurs décapitant l’ hélice

Il faut du temps violon le célébré juillet
Et des pluies d’ araignées distordant le plafond
A coups d’ air de crochets tu boxes le bastion
De mon sac d’ émotions un style contrefait

Je t’ aime ça chauffe-eau autre que les canaux
La mort déçue attend qu’ il fasse un peu meilleur
Rêves d’ éoliennes emplaquées de candeur

Faisons morceaux de route et débilisons l’ art
De ce respect qu’ on a ce splendide placard
Qui mouille le panneau indiquant le panneau

Sahara I

Valérie Brendle

C’ est de l’ aube discrète où vient poindre en nombril
Que je tiens le moteur la machine acharnée
Pluvieuse et tentatrice anémiée et cinglée
Attends elle te suis suivrais-tu mon profil ?

Au désert exhibé ta douleur est en cloque
Alors je te massacre au confins des Carpates
Pour refaire un voyage et vomir la cravate
Sur le sol qui nous mime une bière et son pack

J’ aurai ta vieille fesse Ô mon frère et ma femme
Ne cessent de mourir et je suis congédié
Dans un sol de cristal notre mère étranglée

Sûr que ça finira s’ injectant le dirham
Dans la langue parfaite un argent tout roussi
Le flamboyant sarcasme et puis nos conneries