au paradis des sangs

Ô chaude éternité peux tu imaginer
L’ amour frais déconfit et rouge de l’ angoisse
Quand je sens ceux oranges de piètres paroisses
Sur ton front troisième oeil leur peur toute agacée

Je me bats par le mot même si moisis gris
Semblent les creux d’ éclairs qui lézardent ma vie
D’ ascète albâtre-alcool et au teint crocodile
C’ est fou transpirant l’ eau le beau est si fragile

Alors continuons à fumer la ganja
Qui telle des brassards sauve ceux qui se noient
Je t’ en conjure frère écoute ton coeur sois

Dans cette caracole où artiste et mendiant
Font le choix de donner la pièce égotisant
Pour unifier chaque âme au paradis des sangs

le bateau de sucre

Sur le bateau du sucre
et des guimauves
ces cerveaux vivants
et complètement diabétiques

je nage
car la mise à mort avec les requins
me bouche la gorge

je respire sous l’ eau
c’ est bizarre
les franchises de tabac
m’ apportent l’ apaisement
troublé

je sors de la piscine
je revois ma mère en détresse
après ce coup de téléphone
et les orchidées de ma muse
immortalisée

c’ est une tranquillité noire
et d’ autre animaux
qui me soulagent
ce harcèlement qui me porte jusqu’ aux écoutilles en flammes

j’ ai mis en braises mon coeur

les mouettes s’ en accommodent
énième crabe
à arracher les yeux
et trêve des femmes de ma vie

quand elles se disent
il est amoureux
encore

et le piano souffre
dans un monde aquatique

על סירת הסוכר ומרשמלו המוחות החיים האלה וסוכרתית לחלוטין אני שוחה בגלל ההרג עם כרישים לחסום לי את הגרון אני נושם מתחת למים זה מוזר זיכיונות טבק להביא לי שלום צרה אני יוצא מהבריכה אני רואה את אמא שלי שוב במצוקה אחרי אותה שיחת טלפון והסחלב של המוזה שלי מונצח זו שלווה שחורה וחיות אחרות שמקל עלי ההטרדה הזו שסוחבת אותי אל הביוב הבוערת שרפתי את ליבי השחפים נוחים עם זה סרטן כמה וכמה לקרוע את העיניים והפוגה מנשות חיי כשהם אומרים אחד לשני הוא מאוהב שוב והפסנתר סובל בעולם מים

c’ est pas si dur

J’ ai fait le pari avec Dieu
de vivre plus longtemps que lui

c’ était comme une partie d’ échecs
l’ un perd
l’ autre gagne
ou alors
il y a partie nulle

je veux la partie nulle
c’ est pas ce qu’ il y a de plus palpitant
mais qui n’ aimerait pas être à égal avec le Créateur

si je meurs en premier
Dieu sent-il le suspens
est-ce que je lui fais peur
est -ce que son coeur palpite ?

sur case noir ou case blanche
je pose le pied et c’ est comme dans Squid Game

oui
c’ est particulier le hasard
et je me doute qu’ il faudrait aller délirer sur le libre arbitre
le destin
mais dans une partie d’ échecs il y a un arbitre
seulement
il n’ est pas le destin
il est la rigueur qui fera
que le jeu est beau

que la vie est belle

donc si je souhaite me battre avec Dieu
j’ invoque qu’ il y ait un arbitre et des règles

cet arbitre c’ est moi
qui sais si je cartonne dans le jeu
ou si je n’ ai pas le talent

et les règles
bah c’ est comme tout
ça se respecte ou pas

mais pour ne pas sombrer dans l’ abîme des tricheurs
il faut la dignité

de laisser le coeur finir dans une belle tragédie
faire partie nulle et serrer la main de ce joueur cosmique
ou gagner et se dire

finalement
c’ est pas si dur d’ avoir une belle vie.

pour toute une vie

La fatigue emploie des muscles
léchés de soleil
quand toute l’ âme s’ approprie
les pieds
ce chemin qui rend compte
les oublis de la dernière divinité
approchant les chats je me sens vivant
ce règne qui ne s’ autodétruit pas
les bêtes
pourquoi n’ avalent elles pas des fiertés de l’ homme
ceux concentrés dans une étoile
un accordéon de pupilles
qui dit son espoir
d’ apprivoiser les chauffages des ukrainiens
et les sacs de ski des présidents
dans ce chalet

drogues
et fantasmes
écument les limites d’ un chagrin de lingots
éprouvent la dignité des bouffons
oui ces marionnettes que l’ on est
dans un jeu vidéo merdique
et les papillons
hologrammes
qui se posent sur mon nez quand je suis ivre mort
je n’ avais pas compris qu’ ils étaient toi
et les couleurs chaudes de tes yeux
défilent la nudité d’ un corps
que je t’ offre
mais tu ne connais rien de l’ éternité
qui siège dans mon cortex
je suis sûr qu’ au fond de toi
même si loin je ne suis pas mort
tu pleures déjà
et ça me bouffe comme l’ angoisse de mourir avant toi

je chiale
mesdames et messieurs
ô univers incompréhensible
je pleure par l’ amour et celle qui
est peut-être la chose à laquelle
j’ aimerais m’ accrocher
comme un dernier guidon de moto
avant le chute mortelle
et le noir total
où s’ enfouiront nos coeurs zélés
et exceptionnellement reliés
comme l’ on dit l’ hallucination
et ce fil de vision
qui va jusqu’ au regard
et te rassure

pour toute une vie

L’ homme bec V

J’ ai tellement à te dire
à t’ en épingler un timbre olfactif
dans l’ oeil
pour que tu sentes
que je t’ aime

comme la contrée des frapadingues
j’ irai plages et jambes liées
pour sauver un peu de ton intimité
comme si un vaccin de merde
pouvait te laminer un jambon
ces tranches de vie
qui te parleront encore

au saut du lit j’ empoigne mon gun
pour aller m’ entrainer
sur des bouteilles d’ alcool régurgitées
par la bête
que je suis devenu

reviens

et fous le bordel là où c’ est trop calme

comme le soda

Pourquoi ce danger dans tes narines
sur un plateau d’ argent des billets de cent
pour prendre l’ éléphant en photo
la trompe et le sexe nus
comme on remet nus au virus
des petits garnements
c’ est ça pour l’ occident

l’ Afrique nue dans la tentation
de voler les nouvelles alimentations
on a cette débilité que le riz nous sauvera
et les criquets discutent
encore un génocide

les fleurs saccagées des adolescentes
dans le noir en Chine dans ma
tête toute la morbidité des cieux
vides
comme les cieux vus par un mec cramé de l’ intérieur
la bouteille est verte
mauvaise couleur pour l’ artiste

les cochons débarquent en bandes de quinze
chaque pécule mort
que je délaisse dans l’ un et l’ autre multivers
je suis multi-président
et multi-dépressif
plus qu’ à toucher le fromage dans cette descente
c’ est vraiment ça qui nous représente
l’ ultime niaiserie
je ne suis plus comme ça
enfin j’ espère cette narration d’ huile grasse
comme cette ganache qui gonfle mon foie

mais il y a
quelque choses dans mes yeux
quand je me regarde quinze ans après
les bonnes années restent en photo

je me vois sur l’ écran
j’ étais toujours la cigarette nerveuse
et mes méthodes de drague affreuses
ça remuait la bière comme le soda
on avait foi en le réveil
affirmant qu’ on ne serait jamais

accros à l’ écran
et nos ennemis conscients
bavent sur la touche espace

Le chant de la Terre XVI pour Laurence Délis

J’ y ai vu

la femme, cette vie qui donne
aux bordures
le sucre des astres
qui vient ce soir adoucir l’ orage de notre planète
eau de sa lune
lumières volcaniques ionisées de tendresse
au profond

j’ ai joué étant enfant
à faire des ricochets et cet oeil bleu d’ une délivrance
du cycle des marées
des continents qui se séparent quand deux coeurs
s’ embrassent de l’ une à l’ autre rive
une dernière fois
ces deux galets de même lave
fracas sismique dans une famille

choisissant
par l’ accomplissement des destinées
des galaxies différentes

il y a alors
le
mais alors…?

cet accord entre l’ est et le fut
et ainsi naissent les ramifications
de l’ humanité toute entière

la nouvelle fleur fait un tabac dans les échoppes de souvenirs
des terres d’ où l’ on ne veut plus partir
rendus siamois, outils et émotions

font la loi des gravités perdues
juste une goutte de temps
pour dire à l’ autre

qu’ on l’ aime.

kleptomanes

Au milieu de ton siècle de vie
tu appuies plus fort
dominée
ce buisson fleuri
au milieu de nulle part

ils te disent que c’ est ça le paradis
et dans l’ écorchure que j’ ai pour toi
je balise une drogue joviale
et qui s’ épanche douce dans le tunnel
et on frotte nos corps
contre l’ accélérateur de particules
celles qui sentent l’ héroïne

tu m’ as entendu parler dans le subconscient des hybrides
qui choquent et tabassent en ligne le flashback de défonce
au sud de l’ orange
la couronne des cobayes voilée
au titre des orchidées
qui en fait
matérialisaient les kleptomanes
avec ce râle et ce souffle qui animent mon coeur

c’ est moi le toxique
ça coule la colchique
à pleurer bleu
cette barrière des sens
qui
même quand on fait l’ amour
reste et nous soutient en intégralité
dans cet état de solitude éternelle

ça me fait mal de ne pas fusionner
de cet amour fusionnel
car tu es matérielle
et moi caractériel
quand notre couple finit
par être cicatriciel

il y aura des milliards de lunes de miel
et parmi les neiges noires les plus beaux des Noëls
ceux où je t’ offre mon coeur
au sens sale du sens propre

et plus que jamais perdu

L’ homme au bec IV

J’ ai voulu tout comprendre
te regarder et rougir
franchir les lignes de coke
et la térébenthine
comme

une mouche
démon
embrasse quand c’ est chaud
réchauffe quand c’ est froid
puis balance la casserole par la fenêtre

les cris
ces maisons
ce canard d’ un bout à l’ autre du monde laqué

et l’ envie d’ arracher la peau du carnivore
comme être pourchassé
par un passé auquel on appartient

il n’ y a pas de gomme pour cette merde
on fait aller
comme on dit
on se maintient
et les mains
à nouveau se séparent
dans une gousse de vanille
que l’ on a peine à quitter du regard

kérosène

tu me l’ as dit cent fois
j’ ai acquiescé dix fois
je t’ ai menti neuf mois
et dans les galaxies puis les hypertrophies
qui massacraient ton corps pour qu’ enfin
par un autre que toi
se fasse voir mon crâne

je vivais sous tes doses et même enceinte
tu détruis tes muscles
un père
les tendresses les contours
toujours un peu trop
de cette chaleur
la même qui flashe aux ridules du cerveau
tenace
brune d’ audace
et mariée à un hindou
de force
le grognement funeste à chercher le cou
pour inonder l’ espace
d’ une crache moche
cette faiblesse qu’ ont les pères
de gratter l’ utérus
si seulement tu pouvais

la langue touche le téton et les fuseaux horaires se détraquent
parce que les changements interdimensionnels
ont toujours su faire les chemins
pour me mener à la brisure parfaite
je n’ attends que toi qui m’ attends
et je t’ entends
tes maux brutaux
dans l’ éclosion d’ un spectre
tu sais
comme on fissure les oeufs
comme on adore ce dieu
qui partout dans le monde
laisse tourner les moteurs
des mères au kérosène
indigne
pire qu’ un cancer malin
et l’ extra utérine
qui chiale encore
d’ être faite de bois
ces manches à balais qui perforent
et procréent